C'est mon patrimoine 2017

Juin-septembre 2017 MISHA (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme d’Alsace) À l’occasion de l’opération « C’est mon patrimoine » visant à permettre une appropriation du patrimoine par tous, la Ligue de l’enseignement, en partenariat avec la Collection ethnographique, a souhaité faire découvrir la richesse de ce fonds au plus grand nombre et particulièrement aux jeunes de l’Eurométropole.

À l’occasion de l’opération « C’est mon patrimoine » visant à permettre une appropriation du patrimoine par tous, la Ligue de l’enseignement, en partenariat avec la Collection ethnographique, a souhaité faire découvrir la richesse de ce fonds au plus grand nombre et particulièrement aux jeunes de l’Eurométropole.

Ainsi, pendant les vacances de l’été 2017, des ateliers de découverte et de création récup’art ont été organisés autour de ce fonds par la Ligue de l’enseignement et par le responsable de la Collection à la MISHA (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme d’Alsace). L’objectif étant de faire découvrir à des jeunes cette collection composée en majorité d’objets d’origine africaine et, à travers elle, la discipline de l’ethnologie et l’art africain.

Ces ateliers ont aussi été l’occasion de réfléchir sur le sens de la présence de ces objets dans une collection publique française, aujourd’hui, et d’aborder les relations entre l’Europe et l’Afrique et, plus largement, la question de la Mondialisation.

Aussi, au travers de pièces africaines remarquables et de masques récup’art réalisés par les jeunes, cette exposition vous invite à partager l’expérience de ces ateliers et à revenir sur la singulière histoire de ce fonds ethnographique constitué durant la période coloniale.



Cette seconde partie de l’exposition revient sur l’expérience des ateliers autour de la collection ethnographique avec de jeunes eurométropolitains, à l’occasion de l’opération « C’est mon patrimoine » lancée par le Ministère de la Culture et de la Communication et le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires.

Pendant les vacances de l’été 2017, sept séries d’ateliers à destination de jeunes âgés entre 10 et 15 ans et résidant à Strasbourg (quartiers Laiterie, Meinau et Elsau) et à Schiltigheim, leur ont permis de se familiariser avec les objets de la collection. Les matinées étaient en effet consacrées à des ateliers de découverte permettant d’aborder l’histoire du fonds, de sa constitution à l’époque coloniale jusqu’à son acquisition par l’université, et d’expliquer le métier d’ethnologue, la signification des masques dans leur société d’origine et l’« art africain ».

Les après-midi, des ateliers de création de masques récup’art, animés par l’artiste plasticienne Ghizlène CHAJAÏ, leur ont fait découvrir l’influence des objets africains sur la création artistique actuelle. Les masques des jeunes confectionnés avec des rebuts et exposés dans cet espace, témoignent de l’appropriation qu’ils se sont faite de la collection.

L’objectif de ces ateliers étant de faire réfléchir chacun sur le sens de la présence de ces objets africains dans une collection publique en France : en tant que témoins d’une communauté d’histoire qui s’est ouverte avec l’entrée en contact de la France avec l’Afrique, ces objets, sans cesser d’appartenir au patrimoine africain, font également partie du patrimoine français et européen. Ainsi, cette collection invite à se questionner sur la notion d’identité française, en réalité plurielle et complexe.



À travers une sélection d’objets évoquant d’autres conceptions du monde, cette présentation est l’occasion de revenir sur l’histoire de la Collection ethnographique de l’Université de Strasbourg.

Riche d’un ensemble de 350 objets, cette collection regroupe principalement trois fonds offerts à l’université dès les années soixante pour la recherche et la formation :

- La collection Lebaudy-Griaule fut réunie par le célèbre ethnologue Marcel Griaule lors de la mission scientifique Niger-Lac Iro (1938-1939) pour le compte de l’industriel Jean Lebaudy, passionné d’Afrique et mécène de l’expédition. Présentée dans le musée de ce dernier à Cabrerets (Lot), elle fut cédée en 1964 à l’Institut d’Ethnologie par l’entremise du Professeur Dominique Zahan ;

- La collection Morel, constituée à Lambaréné (Gabon) dans la période de 1908-1932 par Léon Morel, un artisan missionnaire à l’hôpital de brousse du Dr. Schweitzer, a été donnée à l’Institut en 1967 ;

- La collection Malzy, rassemblée par l’ingénieur agronome Pierre Malzy au cours des années 1940 et 1950, regroupe des objets techniques, des jouets et des prélèvements botaniques, tous confiés à l’Institut en 1991.

L’intérêt de ces objets est pluriel : d’un point de vue ethnologique, ils témoignent des sociétés qui ont façonné et utilisé cette « culture matérielle » à une époque donnée, et ils illustrent les préoccupations qui ont marqué la discipline au cours du XXe siècle. Pour le domaine muséographique, ces objets constituent un précieux témoignage sur l’histoire du goût des collecteurs et collectionneurs. Enfin, en tant que patrimoine culturel, cet ensemble réuni durant la période coloniale pour témoigner de la richesse culturelle des peuples d’Afrique et éduquer la population française, est un témoin unique et irremplaçable d’une histoire commune ; une histoire certes difficile et faite de drames, mais une communauté d’histoire qui lie plusieurs peuples différents.

Les clauses de cession de la collection stipulaient que les objets seraient cédés à l’université à la seule condition de les présenter au public. La collection a donc une visée explicitement didactique et doit servir aussi bien à la formation des étudiants qu’à celle de tout citoyen. Fidèle à ces engagements, Dominique Zahan exposa ce fonds au grand public dès 1964. Aujourd’hui, l’université continue de se mobiliser pour rendre accessible ces objets à tous à l’occasion de manifestations temporaires. Ces ateliers et cette exposition réalisés avec la Ligue de l’enseignement, s’inscrivent dans cette dynamique.