Ethnoscience - notes épistémologiques - 1986
André-Georges Haudricourt et ses élèves : leçon d’ethnobotanique dans les bois de Meudon 29 mai 1986, film que je vous invite à regarder.
Le LACITO (Langues et Civilisations à Tradition orale, du CNRS) a été créé dans les années 1960 par A.-G. Haudricourt, Jacqueline M. C. Thomas et Luc Bouquiaux (CNRS). Jusqu'à la disparition d'Haudricourt en 1996, il organisait chaque année au printemps deux semaines d'un stage gratuit proposé aux étudiants de DEA (master 2) de toutes universités pour les initier à l'ethnolinguistique (phonétique et phonologie) et à l'ethnobotanique, et plus largement aux approches d'ethnoscience. Stages animés par les chercheurs du LACITO, très érudits, passionnants et passionnés linguistes, botanistes, zoologues et écologues.
Le point d'orgue de ces stages était la sortie finale, en compagnie d'Haudricourt, pour herboriser avec lui. Les étudiants prenaient le train en sa compagnie à Montparnasse pour rejoindre la forêt de Fontenaibleau ou les bois de Meudon dans lesquels ils passaient la journée, pour une fructueuse promenade botanique et linguistique... Un instant magique.
J'ai moi-même eu la chance de participer à ces stages du LACITO et à la promenade ethnobotanique avec Haudricourt en 1987. Il nous revient aujourd'hui, à nous ses élèves, lui qui ne se voyait pas comme un maître, de transmettre à notre tour un peu de cette magie et de cette passion qu'il savait nous dispenser sans réserve, avec naturel, avec malice, avec entrain.
Le sujet du film : dans le cadre du DEA d’ethnosciences du Laboratoire de langues et civilisations à tradition orale (LACITO), une sortie ethnobotanique était organisée pour les étudiants le 29 mai 1986. C’est l’occasion de voir vivre le personnage et le savant, et de l’écouter donner des leçons, à sa manière. Le cru des étudiants de 1986, assez dissipé, n'est pas forcément représentatif. En forêt, pour être opérationnel, on se vêt de façon à ne pas avoir froid, on emporte un casse-croûte, à boire, un carnet et un crayon, et on s'oublie pour s'intéresser au sujet de sa recherche... Et quand un maître vous parle, on en profite, on ne bavarde pas. Si l'on souhaite bavarder on s'abstient d'une telle promenade et on reste entre amis. Dans ce film, on a donc à la fois ce qu'il faut faire, et ce qu'il ne faut pas faire. Instructif de toute façon.