Direction et organisation du séminaire: Pierre Le Roux, Matthieu Louis, Bernard Moizo, Roger Somé, Valéry Zeitoun
À la mort d’André-Leroi-Gourhan, professeur au Collège de France, en 1985, Alain Testart, anthropologue directeur de recherche au CNRS, fut l’un des rares à poursuivre en France la fructueuse et difficile collaboration entre archéologie, notamment préhistorique, et l’ethnologie ou, plus largement, l’anthropologie.
Après la disparition d’Alain Testart en septembre 2013, la coopération entre ethnologie et ce qu’Alain Testart résumait comme « avant l’histoire » en France est non pas à réinventer mais à réactiver. Cette collaboration est nécessaire parce qu’elle est productive et riche de potentiel et de conséquences probables.
Celles-ci intéressent tout aussi bien l’ethnologie que la paléontologie et l’archéologie, fournissant à cette dernière de nouveaux modèles explicatifs ou simplement éclairants, de nouvelles hypothèses de reconstruction sociale pour les sociétés disparues, les sociétés primitives au sens propre. Cette collaboration agrandit spatialement le terrain d’observation de la préhistoire au monde entier et particulièrement aux sociétés exotiques.
À rebours, elle suscite pour l’ethnologie de nouvelles perspectives et manières d’envisager les sociétés reliques actuelles, lui offrant une extension de son domaine d’action dans le temps long, aujourd’hui trop délaissé en anthropologie.
C’est pourquoi le « séminaire d’ethnologie et de préhistoire » a été créé en 2014 par Christian Jeunesse (professeur, Institut des antiquités nationales, Faculté des Sciences historiques, laboratoire Archimède, Institut universitaire de France) et Pierre Le Roux.
Christian Jeunesse est amené, en 2016, à suspendre sa participation au séminaire qui se poursuit en conservant une large ouverture sur l’archéologie préhistorique par intérêt interdisciplinaire suivant l’exemple montré naguère par André Leroi-Gourhan et Alain Testart. Il s’ouvre désormais à la paléoanthropologie et à la muséologie. Son organisation comme son intitulé sont donc légèrement modifiés. À compter de 2016, le séminaire prendra ainsi le nom de « Séminaire ethnologie et archéologies » et l’équipe initiale est relayée par une nouvelle formée, outre Pierre Le Roux, de Bernard Moizo, socio-anthropologue, de Roger Somé, ethnologue, de Valéry Zeitoun, paléoanthropologue.
Durant l’année universitaire 2014-2015, le thème du séminaire a été « Des animaux pour les dieux, les morts et les ancêtres : la pratique du sacrifice animal. Approche ethnologique et archéologique ».
Dans la continuité du thème retenu pour la première année, celui de l’année 2015-2016 fut « Le sauvage et le domestique. Approche archéologique, anthropologique, ethnozoologique et archéozoologique ».
Le thème choisi pour l’année 2016 est : « La mondialisation, d’hier et aujourd’hui. Approches anthropologique, archéologique et paléontologique ».
Le séminaire est à thème annuel. Il comporte 24 heures, réparties en 8 séances de 3 heures au premier semestre, à raison de 2 séances mensuelles environ. Il a normalement lieu le vendredi après-midi, de 14h à 17h, aux dates précisées dans le programme joint, dans la salle Europe de la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’homme en Alsace (MISHA). Il accueille chercheurs, enseignants-chercheurs, docteurs, doctorants, étudiants de niveau master (toutes disciplines) et est ouvert aux étudiants de licence et au public cultivé dans la limite des places disponibles.
Autre modification structurelle, au lieu de recevoir pour chaque séance deux intervenants confirmés, le séminaire accueillera désormais, à chacune des huit séances prévues, un intervenant « senior », chercheur ou enseignant-chercheur, et un intervenant « junior », chercheur hors-statut, doctorant ou prometteur diplômé d’un master, afin de permettre à de jeunes chercheurs de se lancer eux aussi dans la discussion académique en présentant leurs premiers travaux à l’aune critique de leurs aînés.
Les deux premières années, en 2014 et 2015, le séminaire fut organisé avec l’appui de l’Institut d’ethnologie ; de la Faculté des Sciences sociales ; de l’Institut des Antiquités nationales ; de la Faculté des Sciences historiques ; de l’Institut universitaire de France ; de la Maison interuniversitaire des Sciences de l’homme en Alsace ; du laboratoire SAGE (UMR 7363 CNRS & Unistra) ; et du laboratoire ARCHIMEDE (UMR 7044 CNRS & Unistra).
En 2016, il sera organisé avec le soutien et le partenariat de l’Institut d’ethnologie et de la Faculté des Sciences Sociales de l’Université de Strasbourg ; du laboratoire Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe (SAGE, UMR 7363 CNRS & Unistra) ; du laboratoire Dynamiques européennes (DynamE UMR 7367 CNRS & Unistra) ; de l’Institut de recherche pour le Développement et du GRED (Gouvernance, Risque, Environnement, Développement, UMR IRD & Université Paul Valéry-Montpellier 3) ; du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (CR2P, UMR 7207 CNRS, Muséum national d’Histoire naturelle, Université Paris 6, Sorbonne universités) ; et de la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme en Alsace (MISHA).