Le jeudi 4 avril 2019, l'Institut d’ethnologie de Strasbourg
a eu le plaisir d’organiser, ouverte à tous publics, une
CÉRÉMONIE D'ACCUEIL D’UN BALAFON (XYLOPHONE) GUINÉEN
gracieusement déposé par Bryan NEMEC NIERUCHALSKI
étudiant de master d’ethnologie 1re année de l’université de Strasbourg
président de l’Association [des étudiants] d’ethnologie
(http://ethnologie.unistra.fr/institut/association-des-etudiants-dethnologie/)
assistant du bureau de l’Association des Amis d’Alain Testart (www.alaintestart.com)
à l’issue d’un récent pré-terrain doctoral en Guinée (février-mars 2019)
au sein de la « Collection ethnographique de l’université de Strasbourg »
http://ethnologie.unistra.fr/collection/presentation-de-la-collection-ethnographique/
Présentation
par Pierre LE ROUX
professeur d’ethnologie, membre du SAGE
Discours d'ouverture de la cérémonie
par Mathieu SCHNEIDER
vice-président de l'université de Strasbourg
en charge du domaine « Culture, Sciences en société »
maître de conférences HDR en musicologie et vice-doyen
de la Faculté des Arts (université de Strasbourg)
membre de l’équipe de recherche ACCRA (Approches contemporaines de la création
et de la réflexion artistiques) de l’université de Strasbourg
« Contexte de collecte du balafon et raisons du dépôt
au sein de la Collection ethnographique »
par Bryan NEMEC NIERUCHALSKI
Discours d’accueil
par Jean-Daniel BOYER
économiste, maître de conférences, membre du DynamE
doyen de la Faculté des Sciences sociales
Texte du discours d’accueil de Jean-Daniel Boyer
« Monsieur le Vice-Président, chers collègues, Monsieur le Président de l’Association d‘ethnologie, chers étudiants,
Nous sommes réunis ce soir pour la cérémonie de réception d’une œuvre, d’un instrument de musique, d’un balafon que vous, Monsieur le Président de l’Association d’ethnologie, nous avez rapporté de votre terrain en Guinée. Peut-être que vous pourrez nous en raconter l’histoire. Je sais d’ores et déjà qu’il a failli ne jamais venir jusqu’à nous et rester dans un café strasbourgeois non loin de la gare, en zone de transit… Comme vous le savez, tout don oblige ceux qui le reçoivent. Par votre présent, vous nous obligez donc.
Vous obligez la présidence de l’Université et son représentant : Mathieu Schneider, comme le responsable de la Collection ethnographique : Roger Somé, comme la Faculté et moi-même en tant que doyen, à l’accueillir au sein de la Collection ethnographique et à lui trouver une place.
Compte tenu de son caractère volumineux, ce balafon risque d’ailleurs de ne pas pouvoir entrer dans le local qui jouxte les toilettes de la MISHA et dans lequel sont aujourd’hui entreposées soigneusement les pièces de la collection. Au pire, il risquerait de ne pas y entrer et donc de ne pas y trouver sa place. Au mieux, il risque, en tout cas, de s’y sentir à l’étroit.
Vous nous obligez donc à trouver une solution rapide permettant d’accueillir de manière pérenne et dans de bonnes conditions la Collection d’ethnographie de l’Université.
Mais vous nous obligez également à plus que cela. Vous nous obligez à repenser ce qu’est une collection ethnographique. Par votre don vous ranimez, en quelque sorte, cette collection ; vous lui donnez un nouveau souffle et vous nous obligez aussi à lui donner une âme nouvelle. Une collection n’est pas uniquement une conservation d’objets anciens, d’objets du passé, d’objets morts. Ce n’est pas une collection de taxidermistes à destination d’amateurs de natures mortes. Vous nous rappelez que la collection doit être quelque chose de vivant. Vivant car elle doit vivre et donc se donner à voir. Vivant également car elle doit être alimentée.
J’engage donc les enseignants-chercheurs et les étudiants à faire un don à la collection à chaque retour de leur terrain. Un don peut-être moins volumineux que celui que vous nous faites, d’une valeur marchande moindre, d’un poids plus léger. Je leur propose ce soir de ramener un objet particulièrement signifiant qui a marqué leur séjour sur leur terrain et à en indiquer la provenance, l’histoire et la symbolique.
Car, comme l’écrivait Malinowski dans Les Argonautes du Pacifique occidental en évoquant la pirogue ou le canot, tout objet est plus qu’un objet. Un objet a un sens, une symbolique. Il est vivant, quel qu’il soit. De l’œuvre d’art jusqu’au détritus, en passant par les outils, les ustensiles, les jeux, les ornements, tout objet évoque la culture dans laquelle il prend place. Il nous la donne indirectement à voir. Il nous l’expose au moins partiellement. J’ai d’ailleurs toujours pensé que Durkheim s’était trompé en proposant de traiter les faits sociaux comme des choses. Il faut, je pense, traiter les choses comme des faits sociaux.
J’engage donc les ethnologues de Strasbourg, étudiants et enseignants à alimenter à nouveau cette collection pour que, composée d’objets vivants, elle puisse, telle la belle au bois dormant, renaître et vivre. Au nom de la Faculté, je tenais donc à vous remercier Monsieur Nemec, pour votre don qui nous engage tous, collègues et étudiants. Merci ! »
Un mot sur la Collection ethnographique
par Gaëlle WEISS
docteur en ethnologie et muséologie, assistante temporaire d’enseignement et de recherche
à l’Institut d’ethnologie de l’université de Strasbourg, membre du DynamE
Conférence de Roger SOMÉ
professeur d’ethnologie, membre du DynamE
responsable de la Collection ethnographique de l’université de Strasbourg
« Importance sociale et symbolisme du balafon en Afrique occidentale »
suivie de la projection du documentaire ethnographique de Roger Somé
Parole du couple (fabrication et symbolisme du balafon au Burkina)
Film 52 mn (2011, production UTV-Unistra)
Pour visualiser le film :
http://ethnologie.unistra.fr/institut/conferences-et-films-en-ligne/documentaires-ethnographiques/parole-du-couple-2011/