(En)Quête Professionnelle - Eponine Belcour Eponine Belcour

Éponine Belcour

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le parcours d’Eponine Belcour, 29 ans, animatrice-médiatrice au sein de l’association « Les Francas 67 ». C’est en classe préparatoire littéraire, hypokhâgne-khâgne à Metz, qu’elle se passionne pour les sciences sociales, découvrant l’ethnologie et l’anthropologie à travers ses lectures. Cette révélation l’amène à poursuivre une licence de socio-ethnologie à Lille, puis un double master en anthropologie et en muséologie, à l’Université de Strasbourg.

Une expérience au Musée alsacien

Dans le cadre de son master 2 en muséologie, Eponine effectue un stage de récolement des collections au Musée alsacien. Cette première expérience lui ouvre les portes d’une seconde mission au sein de l’établissement, qu’elle réalise après l’obtention de son diplôme.

« Avant de me former à l’éducation populaire j’avais fait une mission de concertation citoyenne au musée alsacien. J’avais fait un peu un mélange, à la fois, d’outils ethno, mais aussi un peu d’éducation populaire pour faire des petits ateliers pour essayer de faire de la collecte de témoignage et de données, mais il fallait que ce soit ludique. »

« [Un des objectifs] c’était d’essayer, avec la collecte de témoignage de gens à la fois sur Strasbourg - mais pas que- d’Alsaciens et Alsaciennes, de leur demander : « c’est quoi votre culture ? », « qu’est-ce que vous voudriez voir au musée ? », « qu’est-ce qui, pour vous, est important, caractéristique de la culture alsacienne ? », « est-ce que vous vous sentez alsaciens, alsaciennes ? ». Et on avait fait un atelier, super intéressant, avec des jeunes d’un collège du centre-ville. Et là, pour le coup j’ai vraiment pu jouer avec mes outils d’ethnologue et d’éduc pop. En fait on leur avait demandé de ramener un objet qui était important pour eux, qui parlait de leur histoire et on leur avait demandé ensuite de nous raconter une anecdote avec cet objet, de poser avec cet objet et c’était super intéressant. La majorité des gamins qu’il y avait dans mon atelier c’était des gamins qui étaient issus de l’immigration et à aucun moment ils m’ont parlé de la stub, de la choucroute ou autre quoi. Et pourtant c’est ça qu’on voit au musée alsacien. […] Mais, en tout cas y’avait une intention qui était chouette, de faire ça. »

« Là où ça change beaucoup [avec le Franca], c’est qu’il y a beaucoup plus de terrain, d’empirisme, de pratique, qu’au musée alsacien, où c’était beaucoup de théorie. […] Avec les Franca, on est tous les jours au contact des gens, au contact des publics et là où c’est différent aussi, c’est que, là-bas j’étais au service du Musée alsacien. Là je suis au service des gens.»

En quoi consiste ce métier ?

« Je suis salariée d’une association qui s’appelle les Franca 67, qui est une association d’éducation populaire. Je suis dans cette asso depuis un an et demi maintenant. Et alors quel emploi j’occupe là-bas… C’est toujours un peu compliqué, à la fois dans les milieux associatifs, mais aussi dans les milieux qui font du care ou du social, c’est qu’on est tous et toutes super polyvalents. C’est pas dans la fiche de poste, mais y’a la théorie, puis y’a la pratique et, de manière empirique, on fait énormément de choses. C’est-à-dire que, moi sur mon contrat de travail, je suis animatrice médiatrice, dans les faits, la quantité de travail qui est consacré à s’occuper des enfants est assez minime comparée à toutes les autres missions que je fais. Enfin voilà, en gros y’a préparation des activités, on fait des activités avec les enfants les mercredis après-midi et pendant les vacances et on fait du soutien scolaire aussi pour les enfants qui sont en difficulté, on organise des évènements, notamment un festival au début de l’été. Parce que du coup l’asso dans laquelle je suis, enfin le pôle dans lequel je suis dans l’asso, travaille à la cité Rotterdam. Première cité HLM de France d’ailleurs, 1950. Et c’est un quartier assez défavorisé. C’est un quartier qui est passé en zone prioritaire y’a deux ans, je crois. Y’a pas beaucoup d’infrastructure publique, les familles sont assez livrées à elles même et du coup on a une fonction de lien social, mais pas que. On accompagne aussi beaucoup les jeunes, mais les jeunes c’est très large en fait, c’est aussi les familles, et notamment les mamans qui sont quand même très investies dans la vie du quartier. Donc voilà, notre mission principale c’est de nous occuper des enfants, dans les faits, on fait beaucoup de coordination c’est nous qui nous occupons aussi de faire nos demandes de subvention, de faire nos appels à projets, tout ça… […] Donc ça, ça prend énormément de temps aussi. »

« En quoi consistent mes missions…Bah c’est très large, mais c’est du divertissement clairement parce qu’on fait de l’animation avec les enfants, donc il y’a un volet divertissement, animation qui est super présent. Y’a une dimension coordination au sein de l’association. Parce que la faction régionale dans laquelle je suis - parce que les Francas en fait c’est une association nationale, mais si tu regardes les missions des Francas Franche-Comté, par exemple, ils vont pas du tout avoir la même organisation que là notre - nous on a une organisation qui est en quasi-totalité horizontale. On essaie en tout cas au maximum d’avoir une organisation horizontale, d’essayer de prendre tous et toutes une part égale aux missions, notamment aux prises de décisions aussi. Donc en fait y’a un gros volet coordination de l’association. On n’a pas de coordinateur dans les équipes, donc c’est des rôles qui tournent et ça demande énormément de boulot aussi, d’administratif, de demande de subvention, d’organiser les réunions, de tout ça… Y’a un autre volet, du coup, qui est un peu large et qui se recoupe dans plein d’autres petites missions, qui est le côté politique en fait. Politique au sens, comme nous on l’entend en tout cas dans notre asso. Pour nous l’éducation populaire c’est politique parce qu’en fait on considère qu’on n’est pas tous et toutes égaux et égales face à l’éducation, par rapport à ton origine sociale, par rapport à ce que tu as vécu, à l’histoire de ta famille, à tes ressources économiques, à tes origines ethniques, religieuse ou que sais-je. […] Pour nous on a aussi une fonction « représentative », aux yeux de nos partenaires et notamment de la mairie. Parce que du coup, ce sont des populations qui ne sont pas forcément visibilisées et du coup, on a aussi une fonction de …. De valoriser le quartier, de valoriser ce qu’on fait, pas au sens « c’est nous qui l’avons fait », mais au sens « voilà en fait ce qu’il se passe dans ces quartiers-là » et dans une plus large mesure, essayer d’éviter tout ce qui est cliché, discrimination sur les jeunes de quartier, sur les familles issues de l’immigration, les familles musulmanes. »

« Et là où pour le coup l’ethnologie aide énormément j’ai l’impression c’est que, c’est hyper important de pouvoir comprendre culturellement ce qui se passe dans ces milieux-là. Parce qu’en fait, la cité Rotterdam, c’est une toute petite cité à forte majorité de personnes musulmanes qui est complètement enclavée dans l’Orangerie, qui est un quartier très bourgeois pour le coup et à majorité de personnes juives de confession. Donc rien que ça, même si c’est pas un conflit ouvert ou quoi que ce soit, ça joue. Ne serait-ce que pour les opportunités que les enfants peuvent avoir. Par exemple y’a un centre socioculturel à l’Orangerie, mais les activités qu’il propose ne sont pas forcément adaptées aux gens qui ont pas beaucoup de sous et… Enfin voilà, depuis octobre dernier, ce qui se passe en Palestine, la guerre et tout ça, les enfants en ont conscience, sans en avoir conscience et c’est pas à l’école qu’ils peuvent discuter de ça. Donc on a aussi une fonction politique là-dedans, parce qu’ils vont avoir beaucoup plus de facilité à nous poser des questions à nous que de poser des questions soit à leur instit, soit à d’autres adultes quoi… Donc on à ce rôle-là aussi quoi. C’est sûr que c’est compliqué et responsabilisant. Mais moi je suis très contente que l’asso ait ce rôle-là. »

Ce qui lui plait dans ce métier-là

« En vrai ce qui me plait le plus… Déjà je me sens utile. En fait, le fait qu’on soit aussi un peu hors institution, ça fait qu’on a peut-être une marge de manœuvre qui… est conditionnée forcément parce qu’on a moins de moyens, aussi que d’autres institutions pourraient avoir ou que juste d’autres organismes avec plus de moyens pourraient avoir, mais… du coup on peut se permettre des choses. Déjà on peut se permettre d’être politisés et le côté politique moi me plait beaucoup, le fait que … peut être pas le débat, mais la discussion soit toujours ouverte avec les collègues et avec les enfants aussi. En tout cas c’est ce qu’on essaye aussi d’inculquer aux enfants et aux jeunes : qu’il faut discuter et que c’est okay de pas avoir envie, c’est okay d’être bouleversé par tel ou tel propos et qu’on peut en discuter. Donc ça, j’aime la souplesse qu’on peut avoir dans l’asso que j’aurais pas dans d’autres métiers. Et j’aime beaucoup la polyvalence. C’est même pas la polyvalence qui est « proposée », t’es obligé d’être polyvalent si tu veux t’en sortir dans ce boulot-là. Et l’adaptabilité aussi, pas que aux individus, mais aussi à toute forme de situations. Ça peut aller de situations dangereuses avec les familles, comme aller faire un peu des mondanités avec des financeurs avec des gens qui nous soutiennent. Enfin voilà cette nécessité d’adaptation et cette nécessité de polyvalence qui fait que ben… effectivement, on s’ennuie jamais. On est aussi amené à être toujours ouvert d’esprit et de manière de faire. C’est épuisant aussi quand même, mais bon comme beaucoup de boulot dans le social. Et j’aime beaucoup le contact avec les jeunes parce que… d’essayer de les comprendre -enfin- je passe mon temps à me dire « wouah je suis vieille » [rire]. Enfin je suis vieille, okay on a une génération voir deux générations d’écart, mais… C’est attendrissant et, en même temps c’est un peu compliqué. En fait j’ai l’impression que c’est un peu comme si j’étais connectée au monde qui bouge quand je suis au contact des enfants et des ados. Même si je comprends pas tout [rire]. Mais ouais j’aime beaucoup ça aussi. Et j’aime beaucoup, moi ça stimule beaucoup ma curiosité et je me remets en question tout le temps. Donc ça c’est cool, c’est assez proche en fait, maintenant que j’y pense, de situation de terrain en fait. De moment ou bah en fait, okay c’est les aléas du direct quoi [rire]. Tu dois t’adapter, tu dois à la fois à l’instant T agir, faire quelque chose, mais il faut pas que tu te départisses de ce devoir aussi de recul, d’avoir un esprit critique, mais analytique aussi, pour pouvoir, à la fois, ne pas refaire les mêmes erreurs et pour aller vers le mieux. De se dire : « là ça s’est super bien passé, okay j’essaie de comprendre pourquoi ça s’est super bien passé et pour que ça se passe pour le mieux pour tout le monde. » »

Un prérequis majeur : la motivation

« Les prérequis qu’il faut pour faire ce métier… au sein même de lasso dans laquelle je travaille, j’aurai beaucoup de difficulté à te répondre. J’avais passé un nombre incalculable d’entretiens d’embauche avant de pouvoir être embauchée dans cette asso-là. Et ce qui m’a frappé, mais ce qui m’a tout de suite plu aussi et ce qui a fait je pense que ça a matché, c’est que l’entretien d’embauche que j’ai passé, pour rentrer dans l’asso ne ressemblait absolument pas à un entretien d’embauche. C’était un petit-déj, dans une salle en travaux, avec deux nanas super tranquilles, qui me disaient « ah bah voilà, sert toi y’a du café ». Tout de suite on s’est tutoyé. Y’avait pas du tout cette question de : « alors qu’elles sont tes compétences, quelles sont tes prétentions salariales », toutes les questions que tu peux avoir, un peu classique dans des entretiens d’embauche. La question qui m’a le plus marqué c’était « est-ce que t’as envie ? ». Et c’est assez fou parce qu’on m’avait jamais posé la question. Alors qu’apriori la motivation c’est censé être clés quand même quand tu passes un entretien d’embauche. Et la directrice m’a dit : « okay t’as des projets t’as envie de faire quoi » […] Et je leur disais : « en fait moi j’ai envie d’aller dans des musées avec des gamins, de faire des jeux », elles m’ont dit « okay. Est-ce que tu penses que tu pourrais faire ça avec nos gosses, ça te donne envie ? ». J’ai répondu « bah oui carrément ». Et limite c’était un peu « bon bah okay. T’as envie, t’es embauché » [rire]. Enfin je caricature un peu, mais en tout cas, dans l’asso dans laquelle je travaille, le critère principal d’embauche c’est est-ce que t’es motivé.  Est-ce que t’as envie, mais une vraie envie, une vraie motivation, pas juste t’as besoin d’un taf alimentaire parce que tu galères. Quand bien même on comprend aussi bien sur ces difficultés-là. Mais donc, en fait, oui, je pense qu’il faut avoir envie d’aider, faut être force de proposition, faut être dans l’action. J’ai envie de dire faut pas avoir peur de se tromper… Enfin, si parce qu’on fait pas n’importe quoi, mais pour moi, il y a un côté super intuitif de tu bosses avec des humains, toi-même t’es un humain. Et peut-être que, pour le coup, le terrain ça m’a beaucoup aidé par rapport à ça, mais y’a un côté, faut faire confiance à soi, à ses émotions, à ses ressentis et faut faire confiance aux humains avec lesquels tu travailles. Mais c’est clair que cette confiance-là, elle peut pas exister s’il n’y a pas de communication. Donc il faut être un bon, une bonne communicante, c’est sûr, et il faut avoir envie de partager des choses. »

« Ma collègue qui travaillait depuis longtemps dans l’association m’a demandé si j’avais déjà travaillé avec des publics de classe populaire. Parce que pour elle c’était fondamental d’avoir au moins une expérience là-dedans. Avoir au moins une idée de ce que c’est le quotidien des gens de classe populaire. Et quand je dis une idée, c’est pas des clichés. Je veux dire quelque chose de réaliste. Et je pense que pour ça - enfin j’avais déjà travaillé avec des publics de cet ordre - là, mais, encore une fois, je pense que l’ethno m’a aussi beaucoup aidé par rapport à ça. À me dire : « j’ai déjà travaillé avec des publics issus de classe populaire et des gosses très défavorisés, mais je veux dire c’est pas ces enfants-là, donc je prends du recul, j’analyse, je regarde, j’essaie de comprendre. » »

Ce que l’anthropologie lui a apporté

« Les compétences qui m’ont beaucoup servi et qui me servent actuellement du master muséo, il y a la médiation, il y a le côté adapter un propos, vulgariser un propos. Là avec le public que j’ai par exemple, ça peut être adapter un propos ou vulgariser un propos politique. S’adapter aux, comment dire, différents langages de chacun, chacune. Et ça c’est quelque chose que j’ai vraiment pu peaufiner au sein de la médiation et du coup grâce au master muséo, mais en réalité que je faisais déjà avant, parce que c’est aussi ça faire du terrain ethnographique. C’est savoir à qui on s’adresse et adapter son discours en fonction. [Aussi] le côté demande de subvention pour le côté montage d’expo. »

« Moi du coup, pendant tout mon cursus universitaire à Strasbourg j’étais à l’association d’ethno, donc ça, ça m’a beaucoup servi aussi, ça m’a beaucoup aidé, pour savoir où aller chercher de l’argent, comment le demander, comment on fait des demandes de subvention, encore une fois, comment on adapte un discours à de potentiels financeurs. Ça c’est sûr que l’asso d’ethno et le master muséo m’ont pas mal aidé pour ça. L’ethno en même temps, ça m’a donné des cartouches pour essayer de prendre le problème dans l’autre sens. Comme disait un prof que j’aimais beaucoup : « il faut apprendre à voir le poisson en dehors du bocal ». Parce que, quand t’as des situations très complexes, par exemple, apprendre à prendre du recul, ça t’aide à pas être forcément dans ce prisme très émotif. Essayer de [se dire] : « ok, là on a une situation on va essayer de la décortiquer, on va essayer de comprendre ». Et avoir aussi le recul nécessaire quand tu vas sur le terrain de [se dire] : « c’est mon boulot, c’est pas ma vie ». »

« Dans la majorité des cas j’ai l’impression que les gens qui font de l’anthropo sont quand même des gens curieux, des gens bienveillants, intéressés par la diversité, par les différences. […] Et juste le fait de se remettre en question et de se questionner, ça fait des humains de qualité, je pense. Mais voilà, donc en fait l’anthropo m’a permis, j’ai l’impression, d’être une meilleure personne, d’être une meilleure humaine, ce qui m’a permis d’avoir un boulot dans lequel je me sens bien et dans lequel j’ai l’impression de vraiment faire des choses chouettes, et d’être vraiment utiles parce que ça sert aussi mes valeurs quoi. Mais à part ça, mon grand drame c’est que je pense que l’anthropologie, ça devrait être obligatoire pour tout le monde, mais bon [rire]. »

Les forces du master

« J’ai beaucoup aimé la manière dont la nouvelle génération d’enseignants et de professeurs ont été à l’écoute des demandes des étudiants et étudiantes. Je pense notamment à la génération de M. Cometti de Luisa Arango. […]  Je pense vraiment que ça joue énormément en fait quand t’as des enseignants et enseignantes de qualité, qui sont là pour t’écouter, et qui ont ce côté humain. […] Cette génération-là de jeunes profs nous soutenait à fond dans ce qu’on faisait et encourageait justement le côté, « non vous n’êtes pas de jeunes étudiants inexpérimentés, vous êtes de futurs chercheurs, vous êtes déjà des chercheurs en réalité, donc allez-y expérimentez, trompez-vous, c’est pas grave on va en discuter ensemble.»  Et ça c’était super empouvoirant en fait. Ça donne confiance de fou. »

« Très important aussi, mais ça, ça me semble évident, mais en fait, ça ne l’est pas tant que ça. [Ils encourageaient] beaucoup l’oral. Forcément y’avait des travaux écrits à rendre, mais on faisait pas mal d’exposés, on faisait pas mal de travaux en groupe aussi. Et ça peut sembler un peu bateau, mais apprendre à travailler en équipe et apprendre, comprendre aussi d’autres manières de travailler, se frotter aussi un petit peu à des collègues de promo qui n’ont pas du tout les mêmes sujets d’étude, qui n’ont pas du tout les mêmes courants de pensée, c’est important. »

« Y’a aussi autre chose qu’on pourrait valoriser, qui serait effectivement ce côté couteau suisse, adaptabilité, être capable de rebondir dans des situations un peu complexes parce qu’on a été entrainé à ça sur le terrain. »

Pour les futurs étudiants

« Alors le conseil que je pourrai donner c’est… Faut se faire confiance, que ce soit en termes de choix du terrain… Faut pas hésiter à remettre en question, à poser des questions, à s’approprier les choses en fait. Parce que quand on est en cours, en classe, on ingère une quantité phénoménale de théorie et de concepts qu’on a un peu peur de s’approprier j’ai l’impression et quand on se retrouve sur le terrain, c’est plus la même chose. Et je pense que, plus on ose s’approprier ces concepts-là, essayer de les mettre en pratiques, oser envoyer des mails aux profs pour repréciser des trucs, etc... Il faut se faire confiance par rapport à ça. Parce que l’anthropologie, enfin le terrain particulièrement, mais l’anthropologie de manière générale, c’est humain, puis c’est un voyage, c’est comprendre l’autre, les autres, donc en fait il faut de la communication, il faut de l’humanité. […] Mais sinon, continuez, lâchez rien, vous êtes des humains de qualité. »