Clara Duterme Maîtresse de conférences (Associate professor)

Anthropologie politique, Anthropologie du tourisme, Anthropologie de la mémoire, Amérique latine, Guatemala, Violence et sortie de conflit, Constructions identitaires, Productions mémorielles, Dynamiques locale-transnationales, Processus d’exhumations, production rituelle et traitement funéraire des restes humains.

Responsabilités scientifiques et administratives

  • Directrice des études, licence 3 mention « sciences sociales » parcours « anthropologie sociale et ethnologie » (depuis 2022)

Thèmes de recherche

Après une thèse de doctorat portant sur l’intégration de communautés indigènes dans des processus globalisés, au croisement de l’anthropologie du tourisme et de l’anthropologie de la mémoire, mes travaux actuels explorent les pratiques d’exhumation et de ré-inhumations des victimes en contexte de post-conflit, au Guatemala.

Les enjeux politiques, identitaires et mémoriels forment un fil rouge de mes recherches. Les circuits touristiques locaux étudiées lors de ma thèse mettaient en scène une identité locale articulée non seulement à l’indigénéité, mais également à l’expérience de la violence – celle du conflit armé interne - au caractère génocidaire. J’ai étudié la façon dont le circuit touristique, en tant qu’espace de mise en scène de soi et de production d’un récit collectif commun, était mobilisé par les acteurs locaux dans leurs négociations avec les touristes, mais aussi avec les ONG internationales et l’Etat, et également dans les oppositions politiques internes au groupe.

Le fait de travailler sur les discours produits par mes interlocuteurs qui se racontaient en tant que victimes du conflit m’a amenée à m’intéresser aux productions mémorielles en contexte de post-conflit, que j’ai étudiées d’abord à partir des témoignages, puis en réalisant une ethnographie des processus d’exhumation et de ré-inhumation des victimes. Ma recherche vise à rendre compte des dynamiques d’innovation rituelles au Guatemala aujourd’hui, dans le contexte des dispositifs funéraire et de deuil mis en place pour les victimes du conflit armé. Je m’intéresse à la porosité entre les espaces scientifiques et rituels au sein des exhumations et aux processus de collaborations qui existent entre les anthropologues légistes et les proches des victimes. Mon analyse porte également sur le traitement mortuaire et funéraire des restes humains et sa mobilisation en tant qu’outil de pacification par les organisations internationales. Mes recherches sur cette thématique se poursuivent actuellement au sein du programme ANR Transfunéraire.

Publications

2021 : « La violencia en la tierra. Una mirada a las relaciones de poder en Guatemala desde las fosas de exhumación vacías », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne],

2020 : « A political dimension of Grief: Individual and social healing after conflict », Death Studies, [En ligne].

2019 : « Comment les os font parler les vivants. La pratique de l’exhumation légiste au Guatemala et la question des réparations », Ethics, Medecine and Public Health-Ethique, Médecine et Politiques Publiques, 10, p. 35-50.

2019 : « Les os et la poussière. Parcours et transformation des restes humains exhumés au Guatemala » dans Valeurs et matérialité, sous la direction de F. Keck, Presses universitaires de l’ENS.

2017 : « Ritualités funéraires autour des morts exhumés : de l’élaboration des pratiques aux enjeux de reconstruction collective et individuelle », ethnographiques.org, n°35 [en ligne].

2017 : « Tourisme de mémoire au Guatemala : Interactions transnationales et construction locale de la parole des victimes », CARGO, Revue Internationale d’Anthropologie culturelle & sociale, n°6-7, p. 57-72.

2016: « Honouring, commemorating, compensating: State and civil society in response to victims of the armed conflict in the Ixil region (Guatemala) », Human Remains and Violence, vol. 2, Issue 2, p. 3-20. 

2016 : « La place des récits destinés aux touristes dans les jeux de pouvoir locaux (Santa Anita, Guatemala) », Autrepart, n°73, « Parler pour dominer ? Paroles, discours et rapports de pouvoir », coordonné par Sandra Bornand, Alice Degorce et Cécile Leguy, p. 37-53.