Eva Laiacona

Doctorante

Titre de la thèse

La fabrique hormonale du genre et des âges: entre négociations et médicalisation des variations corporelles.
sous la direction de Nicoletta Diasio

Thèse débutée en janvier 2022, Financement par la Région Grand-Est, Novo Nordisk, Fondation Maladies Rares, EREGE

Laboratoire LinCS

Courriel: elaiacona[at]unistra.fr

Résumé

La thèse examine les effets sociaux et individuels du traitement hormonal des corps « différents » à partir du syndrome de Turner. Cette affection rare liée à l’absence totale ou partielle du 2e chromosome X requiert une intervention de la médecine consistant à encadrer et éviter les risques de comorbidité, et à produire des changements tels la puberté ou l’augmentation de la taille par l’hormonothérapie (constituée des hormones de croissance et sexuelles). Bien qu’elle soit centrale et intervienne à plusieurs moments-clés de l’existence de ces femmes (enfance, entrée dans la vie adulte, début de la vieillesse), la prise d’hormones reste à étudier d’un point de vue qualitatif, notamment en prenant en compte l’expérience des différents acteurs et actrices. L’étude spécifique de  l'accompagnement médical de ce syndrome permet d’approfondir des points de débat dans la sociologie, l’éthique et la médecine contemporaines : l’individualisation et la molécularisation des thérapies et la manière dont elles reconfigurent nos conceptions du naturel/artificiel ; la manière d’agir sur les marqueurs de genre et d’âge par des traitements médicamenteux ; le rapport aux normes et à un corps légitime dans sa différence ; la construction sociale du risque et les négociations de traitements entre les femmes et les professionnels de santé.