Ayoub El Arraf

Doctorant

« Migrant·e·s et campements informels au Maroc. Approche socio-anthropologique de l’habiter des espaces-frontières et des marges »

Cette thèse porte sur les mobilités irrégulières. Elle s’intéresse plus précisément aux « espaces-frontières » que constituent les squats urbains, les foyers et les campements informels occupés par des personnes migrantes d’origine subsaharienne au Maroc (particulièrement au sud) qui ambitionnent de rejoindre le continent européen. Dans un contexte géo-politique mondial où la frontière ne coïncide pas ou plus avec sa fonction et sa forme « classique » de limite internationale, l’étude de ces lieux marginaux permet d’apercevoir ses nouvelles manifestations (urbaines, sociales, institutionnelles, etc.), ses (dé)localisations (à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe) et, bien entendu, ses effets sur le quotidien et les projets des migrant·e·s en route vers l’Europe qui, leur trajet durant, se déplacent souvent de manière « clandestine ».

La conception de mon projet de recherche s’articule comme suit. Son objet d’étude concerne en particulier l’habiter dans ces espaces-frontières : ses significations, ses propriétés et ce qu’il dit de l’expérience micro-urbaine des migrant·e·s en même temps que de leur mobilité transnationale (l’une étant, en quelque sorte, le reflet de l’autre). Son ancrage disciplinaire, théorique et conceptuel est à cheval entre la sociologie et l’anthropologie ; il puise son inspiration dans les recherches concernant la sociologie des migrations, l’anthropologie urbaine et les Critical Border Studies. Enfin, sa méthodologie est ethnographique, avec, de surcroît, une documentation photographique et cartographique permettant de représenter et de rendre plus perceptible ces mondes sociaux dont l’invisibilité ou l’invisibilisation leur sont souvent caractéristiques.

Directeurs de thèse: Anaïk Pian et Nicolas Puig

Laboratoire LinCS

Courriel: elarraf[at]etu.unistra.fr