La thèse Travail, culture et mondialisation, soutenue le 16/05/2025 par Adolphe BADIEL, s’est vu décerner le Prix de l’Académie de Dijon, lors de la cérémonie officielle de rentrée, tenue le 18 octobre 2025 à Dijon. La commission des sciences économiques et sociales de l’Académie a proposé cette année en réflexion le thème : Croissance et décroissance dans un monde en crises ; et les académiciennes et académiciens ont particulièrement apprécié l’approche « par le milieu » défendue par cette thèse, loin des approches radicales qui soutiennent ou contestent la croissance.
Préparée sous la direction de Roger SOMÉ, professeur en ethnologie, la thèse d’Adolphe BADIEL s’appuie sur une ethnographie sur des terrains multisitués, — le grand marché de Rood-Woko à Ouagadougou/Burkina Faso et l’écosystème coopératif Tera dans le Lot-et-Garonne/France, où il interroge les dynamiques culturelles corrélées au travail à l’ère de la mondialisation. Elle met également en lumière les logiques d’adaptation, de résistance et de réinvention portées par les acteurs locaux face aux crises systémiques.
La décroissance, comme toute transformation sociale, devrait reposer sur une transformation culturelle qui appelle à l’élaboration de nouveaux savoirs et savoir-faire, des valeurs et leurs modes de représentation spécifiques, de nouveaux récits fondateurs. C’est une démarche qui ne peut être radicale, car elle induirait à de nombreux défis identitaires. En reconsidérant la mondialisation qui a profondément façonné les tissus sociaux, la décroissance impose une dynamique globale qui semble une chimère dans le contexte géopolitique actuel. La croissance ou la décroissance dans un monde en crises induit, dans cette approche, à une économie de subsistance, afin de réinventer le lien fondamental et originel entre le monde humain et la nature.
Le prix consiste en une médaille d’or du type de celle qui fut donnée à Jean-Jacques Rousseau en 1750, et en une dotation pour la publication.
La thèse est accessible depuis le catalogue universitaire.
