Histoire de la sociologie : des fondateurs à 1945 - S3

  • Cours (CM) 24h
  • Cours intégrés (CI) -
  • Travaux dirigés (TD) -
  • Travaux pratiques (TP) -
  • Travail étudiant (TE) -

Langue de l'enseignement : Français

Description du contenu de l'enseignement

Le cours s’attachera à expliciter les contextes historiques, politiques, économiques et sociaux qui ont vu émerger la sociologie en tant que discipline et en tant que science. Des contextes qui ne sont pas sans intérêt pour comprendre les portées et les pratiques actuelles de la discipline et la diversité des courants et des écoles qui la traversent.

Nous aurons donc à revisiter, les problèmes politiques, économiques et sociaux d’un nouveau genre, ainsi que les conditions d’existence, qui ont jalonné, en Europe, la fin du XVIIIe siècle et tout le long du XIXe siècle. Des problèmes que ceux qu’on appelle sommairement « les fondateurs de la sociologie » avaient à analyser, à expliquer, à donner à comprendre, à essayer de corriger, de soulager ou de guérir. Chacun à sa manière et chacun selon l’éclairage que fut le sien. Des manières et des éclairages qui ont abouti à des pratiques aujourd’hui différenciées de faire de la sociologie.

Le cours s’intéressera également, et au préalable, aux pensées sociales qui ont précédé à l’avènement d’un projet sociologique à proprement scientifique et disciplinaire et qui ont permis une mise à distance progressive et un questionnement de la société. Que ces pensées furent sous des formes philosophiques, littéraires ou juridiques et politiques. Le cours s’intéressera aussi, en aval, à l’institutionnalisation de la discipline, autant en France, qu’en Allemagne et aux États-Unis d’Amérique.

Le substrat intellectuel et pédagogique de cet enseignement est façonné par l’envie de rompre avec les manières récurrentes de présenter les sciences et les disciplines (a fortiori aux étudiants) comme un ensemble de faits établis et institués. Comme un ensemble que l’on ne discute pas, que l’on apprend et que l’on transmet. Et de proposer plutôt de revenir et de s’attarder sur les manières dont la science (la discipline) est faite, s’est faite et s’est constituée. Ce qui, je pense, nous mettra de voir qu’il y a eu des choix qui ont été faits ; que le statut, par exemple, des concepts, des hypothèses ou des expériences peut être multiple. Que la science suppose des tâtonnements, des décisions, des choix, et donc forcément des erreurs…

Il me semble donc important que ce soit plutôt cet ensemble qui serait à transmettre pour comprendre comment se fait une discipline scientifique, une science, et comment se fait la science. Ce faisant, cela nous offre (aux étudiants comme à l’enseignant) un espace critique et une réflexion. Cela nous offre la possibilité d’une distance par rapport à ce qu’est la science, ce que sont les disciplines et la production de la connaissance scientifiques. En somme, « utiliser l’histoire de la science pour faire de la science » (Cf. Bernadette Bensaude-Vincent). Utiliser l’histoire de la sociologie pour faire de la sociologie.

LICENCE - Sciences sociales