Docteure en anthropologie

"Processus et enjeux des transmissions et des pratiques du savoir médical tibétain au Népal"

Directeur de thèse : Denis Monnerie

Laboratoire : UMR 736 DynamE

Allocation doctorale DynamE, Unistra 2014-17; Financement de terrain : Ecole Française d'Extrême Orient (EFEO) 2015.

Courriel : lucie.vig@gmail.com

Thèse soutenue à Strasbourg le 19 novembre 2021.

Le jury de thèse est composé de :
- Denis Monnerie (directeur de thèse), Professeur émérite, université de Strasbourg
- Charles Ramble, Professeur, EPHE
- Jean-Marc de Grave, MCF HDR, université d'Aix-Marseille
- Chiara Letizia, Professeure, Uqam
- Nicolas Sihlé, Chargé de recherche, CNRS
- Aline Mercan, Médecin et anthropologue, université de Grenoble

Résumé de la thèse

Ce travail analyse les mutations dans la transmission et la pratique du savoir médical tibétain au Népal et montre que la variété des cadres de transmission favorise une diversification des rapports aux valeurs et à la pratique de la médecine tibétaine. Le mode de transmission plus formalisé du savoir médical tibétain, développé à partir des années 1990, diffère en effet du canal de transmission au travers de lignées médicales, jusqu’alors prévalant au Népal, et donne lieu à un troisième type de transmission « hybride », dans lequel le praticien, amchi, circule entre ces deux modes de transmission. Les données ethnographiques recueillies, à partir d’un terrain dans un village du Bas-Mustang, mettent en avant les articulations entre les types de transmission, en explorant notamment les mutations entre deux générations d’une même lignée d’amchi. Outre la comparaison des pratiques, je mobilise une approche biographique fondée sur l’analyse du parcours de vie de chaque membre de la lignée, situant les amchi et leurs pratiques dans leur cadre social et temporel. Je rends aussi compte des divers modes d’intégration professionnelle des amchi, selon leur type de transmission et de pratique. Ces recherches mettent en avant les innovations dans les processus de transmission de la médecine tibétaine et les pratiques ultérieures, ainsi que les redéfinitions que peut entraîner l’apprentissage formel. Il interroge la position liminale de certains amchi et questionne les phénomènes d’hybridité qui résultent des rencontres entre amchi et occidentaux.