Mise en valeur

La création d'un diplôme universitaire d'ethnomuséographie en 1992, devenu Master professionnel de muséologie en 2005 avec la réforme LMD, a permis la mise en valeur de la Collection au sein de l’Université et son ouverture sur la Cité. Le projet de valorisation déposé dans le cadre du Contrat quadriennal 2001-2004 qui apporta le soutien du Ministère de la Recherche a rendu possible la réalisation de l'inventaire et l'étude de la Collection. Enfin, la nouvelle politique culturelle et patrimoniale adoptée par l’Université de Strasbourg, laquelle se manifeste notamment par le regroupement de l’ensemble de ses musées et collections au sein d’un réseau soutenu par le Jardin des Sciences et par le projet d’un Conservatoire des collections, laisse entrevoir d’heureuses perspectives.

Une collection à visée didactique

« La présente cession est faite sous les conditions suivantes […] les objets et maquettes cédés [par le Musée de Cabrerets] devront être présentés au Public à l'Institut d'Ethnologie dépendant de la Faculté des Lettres à Strasbourg. » C’est en ces termes que furent énoncées, le 28 février 1964, les conditions d’acquisition de la collection initiale Lebaudy-Griaule. Les clauses de cession ont une visée explicitement pédagogique : la collection doit servir aussi bien à la formation des étudiants qu’à celle de tout citoyen.

Le professeur Dominique Zahan y donna favorablement suite en l’utilisant pour ses enseignements (la salle Lebaudy-Griaule du Département d’Ethnologie ouverte dès 1966 servira aux étudiants) et pour des expositions temporaires (L’Art Africain en 1964 et L’Art Nègre en 1967). Aujourd’hui, cette valorisation par la pédagogie se poursuit et s’organise autour de trois pôles : l’espace universitaire, le monde scolaire et le grand public.

Une valorisation par la formation des étudiants en muséologie

À l’université, la Collection fut utilisée dès 1992 comme outil de formation dans le cadre d’un Diplôme Universitaire d’Ethnomuséographie à l’UFR des Sciences Sociales, devenu Master professionnel de muséologie en 2005 avec la réforme LMD. À partir de 2003 elle offre les possibilités d’un apprentissage pratique aux étudiants avec la conception d’expositions au travers desquelles ils font l’expérience des techniques de présentation.

Ainsi, la promotion de 2003-2004 du DEU a conduit un projet d’exposition consacré au thème de L'Écriture secrète d’Afrique noire. Les étudiants réalisèrent des visites guidées à destination des scolaires, un cycle de conférence fut programmé et un catalogue fut édité. Les promotions suivantes du Master professionnel « Métiers de l’expertise anthropologique et culturelle », devenu en 2009 Master « Muséologie : Patrimoines immatériels et collections », conçurent à leur tour des actions semblables. Dans une volonté d’ouverture et d’enrichissement disciplinaires, les objets servent également l’enseignement d’autres départements depuis 2006, notamment les projets muséographiques des étudiants du Master « Critique Essais » de l’UFR des Arts.

C’est dans ce cadre didactique que s’inscrit, depuis l’unification de l’UDS, le partenariat de la Collection avec le Jardin des Sciences ; cette structure participe aux enseignements des étudiants de muséographie et soutient leur projet d’exposition.

Valoriser la collection auprès de la jeunesse scolaire

Le public scolaire n’est pas oublié dans cette dynamique de valorisation des objets ethnographiques. Des partenariats avec des écoles, collèges et lycées sont créés pour familiariser les jeunes à la diversité culturelle.
Furent ainsi réalisés des atelier-exposition se déroulant sur une journée ou de véritables expositions co-réalisées avec les enseignants.

Enfin, participent également à cette mission de diffusion de la Collection qui revient à l’Université les demandes de prêts des objets émanant de musées nationaux, parfois même internationaux, pour leurs expositions temporaires.

Roger Somé

Gaëlle Weiss