Non religion et laïcité - Evolutions sociales et questionnements politiques- Université d’hiver de l'axe 3, ITI HiSAAR

Événement passé
23 25 mars 2022
Salle de la Table Ronde, MISHA (Campus esplanade)

Non religion et laïcité, évolutions sociales et questionnements politiques
Université d’hiver de l'axe 3, ITI HiSAAR

23-24-25 mars 2022
Salle de la Table Ronde, MISHA
coordonne par Mme Salomé Deboos (MCF-HDR en anthropologie, UMR7363 SAGE)

Cette école accueillera trois intervenants de formations différentes et dont les terrains de recherche ou professionnels envisagent les concepts de non-religion, laïcité et sécularisme de manière très différenciées.
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Dr.HDR Salomé Deboos: Social anthropology, Institute of Ethnology, Université de Strasbourg, SAGE (UMR 7363).
Mercredi 23 Mars 2022 (13h30 – 15h)
Du concept à l’expérience, de la théorie au terrain : retour sur la non-religion versus sécularisme et laïcité.

Alors qu’Emile Benveniste remarque dans le Vocabulaire des Institutions Indo-européennes (chapitre 7) que « s’il est vrai que la religion est une institution, cette institution n’est cependant pas nettement séparée des autres, ni posée hors d’elles. ». Aussi, penser son antithèse, le concept de « non-religion » reste une gageure car délimiter les contours d’un terme que l’on ne définit que par la négative, revient à admettre qu’il lui manque un noyau. D’un autre point de vue, celui de la pratique, le culte, l’ortho-praxis d’un rituel ou à l’opposé, l’absence de pratique cultuelle nous invite à reconsidérer le rapport que l’homme organise avec toute forme du visible (humain ou autres formes de vie) et non-humain. Nous envisagerons ces concepts d’un point de vue anthropologique en fondant nos analyses sur nos recherches de terrain. L’Inde, république fédérale, inscrit le sécularisme dans les valeurs constitutionnelles presque vingt années après la promulgation de sa constitution en 1950. Cette valeur devient républicaine dans un moment particulier de son histoire, puisqu’alors Indira Gandhi, présidente, avait déclaré l’état d’urgence. Le terme est associé à la notion de bienveillance religieuse. D’ailleurs, Christophe Jaffrelot (2013) note que « à la différence de la laïcité française, cet « isme » [sécularisme] reconnaît la légitimité du religieux dans la sphère publique », là où comme nous l’avons développé au premier semestre de cet axe, la « laïcité à la française » entend exclure le religieux de la sphère politique.
Dans cette communication, nous envisagerons comment ces différentes institutions se répondent et échangent de manière différenciée, enracinant toujours leur action dans leur relecture de l’histoire.
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Mme Flavie Linard, Ethno-muséologue (Diplômée en Muséologie de l’Université de Strasbourg), après différentes missions en France et à l’étranger (Musée de Religions du Monde - Canada), aujourd’hui régisseuse des oeuvres d’art au Château de Lunéville
Mercredi 23 Mars (15h – 18h), Jeudi 24 Mars (16h – 18h) et Vendredi 25 Mars (9h – 16h)

Muséaliser le religieux : un apport contemporain a la compréhension du soi et de l’autre

Longtemps considérée comme une phase du développement humain précédant la science, la religion continue jour après jour à remettre en cause la thèse de la sécularisation mondialisée du monde. En effet, supposément opposée à la science dans ce qu'elle représente de la modernité, il est intriguant de constater l'influence notable que la religion maintient dans nos vies, que l'on soit croyant ou non, et sa plasticité à évoluer dans ses formes, ses représentations, ses objectifs et ses manières de répondre aux enjeux sociaux actuels.
Cette confrontation trouverait place dans les musées, censés représenter les « temples » de la pensée moderne. Pourtant, ils sont encore réticents à aborder le sujet du religieux dans ces enjeux actuels, en raison notamment de sa contemporanéité. C’est pourtant grâce à leur caractère hétérotopique, c’est-à-dire leur nature de lieu hors de l’espace et du temps, qu'ils sont en réalité des lieux privilégiés pour, comme l'étaient autrefois les espaces religieux, proposer au monde une image de soi, remodeler et valoriser le patrimoine mémoriel, négocier le lien social et affirmer les identités locales et globales.
Cette muséalisation du fait religieux est l’occasion de soulever de nombreuses problématiques, depuis l'importance pour une communauté de participer à l'élaboration du récit de sa propre culture, en passant par le passage vacillant du statut cultuel au statut culturel des artefacts exploités par les musées jusqu’aux fonctions sociale, culturelle et politique des institutions proposant une réflexion muséologique autour de la sacralité des objets qui constituent ce patrimoine immatériel, parfois si proche et si lointain à la fois. Au travers d’une exposition temporaire, nous tenterons de soulever ces thématiques par l’entremise d’artéfacts issus de nombreuses aires culturelles.
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Dr. Barbara Meier holds a PhD in Social Anthropology and was a senior researcher in the Cluster of Excellence 'Religion and Politics' at the University of Muenster, Germany.

Her research project focused on cosmological aspects of the Northern Ugandan conflict. She presented the film 'Spirits in Politics' which highlights the position of spirits in Acholi society. She extended her research project to include transitional justice mechanisms in post-conflict societies and had a professorship at University of Münster in 2018 and 2019. Among her publications are the books 'Spirits in Politics. Uncertainties of Power and Healing in African Societies' (2013, with A. Steinforth), 'Women and Migration: Anthropological Perspectives' (2000; with J, Knörr) and 'Ghana's North. Research on Culture, Religion, and Politics of Societies in Transition' (2003, with F. Kröger).
Jeudi 24 Mars (8h – 16h).

Spirits and the State in War and Peace among Acholi. Anthropological insights to modes of conflict and reconciliation in Northern Uganda.

The course is aimed at looking into the complex background and effects of the recent internal war in Northern Uganda (1986-2006). Discourses of political and historical marginalization, the role of the state and other agents during the war and the post-conflict period as well as the impact of socio-cosmological representations pose starting points for class work and discussion. Colonial ascriptions of a 'martial race' and political turmoils in the Ugandan state as well as a marked north-south divide in terms of development led to the emergence of prophets that waged war and later on devastation in Acholiland. Anthropological research in the area discovered the idiom of spirit possession and ritual modes of conflict resolution that found its way into the government's and international attempts to promote transitional justice. The course aims to address the potential of the anthropological approach and methodology by identifying the underlying problems of instrumentalising ritual modes of conflict resolution. The conflict in Northern Uganda lies in the interface between religion and politics and therefore presents excellent points for discussion in the context of the ITI HiSAAR program.
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Déjeuners : les jeudi et vendredi, entre 12h et 13h.
Des plateau repas et lunch box sont prévues pour les personnes inscrites

23 mars, 18h : Inauguration de l’exposition Quand le politique exprime le religieux, Objets d’ici et d’ailleurs.
Hall de la MISHA, Accès Libre
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