Michel Nachez

La hutte de sudation sioux-lakota

INIPI

La hutte de sudation (sweat lodge) des Sioux Lakota

La hute de sudaion sioux-lakota

Photographie : Michel Nachez

Voir le diaporama sur la construction de la sweatlodge

Voir la reconstitution de la sweatlodge dans le monde virtuel de l'UdS : la Grille EVER

La pratique de la sweat lodge (Inipi en langue lakota) était connue dans nombre d’ethnies amérindiennes du continent nord américain. Inipi est un rite religieux et, en tant que tel, il fait appel au mythe et au symbole, tant dans la construction de la hutte que dans la pratique de la cérémonie elle-même. Tous les aspects de la cosmogonie, visibles et non-visibles, sont représentés dans la hutte : les quatre directions de l’espace, l’axe haut/bas, les quatre éléments – l’eau, l’air, le feu et la terre –, le ciel avec le soleil, la lune et les étoiles, les esprits, le monde minéral, végétal et animal, les quatre âges de ce qui est vit... Tout ceci représente un tout vivant global donc chacune des parties est véhicule du Sacré et les humains sont apparentés à ces aspects de la nature qui sont conçus sacrés et tous animés de vie.

La cérémonie Inipi est ainsi vécue comme réactualisation de la Création initiale, communion avec la Terre-Mère, immersion du participant dans cette totalité du créé et également moyen de communication avec elle et avec Wakan-Tanka, le Créateur. Un chant de la cérémonie dit : « Je te donne cette Pipe Sacrée. Avec elle, tu iras au Centre de la Terre [Inipi] et ce que tu me demanderas te sera accordé… »

La cérémonie est cercle (symbole fondamental : l’horizon visible se circonscrit dans un cercle, le soleil et la lune sont ronds de même que le ventre de la femme enceinte, source de la vie humaine…) et comporte des chants honorant les animaux les plus importants dans la cosmogonie tel l’aigle tacheté (« J’ai été le premier créé et je vole plus haut que toute la Création. Je suis l’aigle tacheté, je suis le messager de votre Grand-Père, le Grand Esprit, Wakan-Tanka… » ; « Mon frère, va et implore l’enseignement de l’aigle tacheté, car rien n’est plus sacré sur cette terre que l’aigle tacheté… ») et le bison (pour le Lakota la « Nation-Bison » signifie l’humanité : « La Nation-Bison s’avance. Ton Grand-Père a dit : « Je te donne cette terre magnifique sur laquelle tu vivras et tu la respecteras. »).

Inipi est un des sept rites religieux pratiqués par les Sioux.

 

A) Les sources écrites indiennes

1) Hehaka Sapa (Wapiti Noir)

Un chapitre dans Les Rites secrets des Indiens Sioux (publié pour la première fois en 1947) est consacré a la sweat lodge. L'auteur est mort en 1950. Il était Sioux Oglala de la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota). Il était medicine-man et Holy Man, c'est à dire était considéré comme ayant atteint le plus haut stade du medicine man, stade englobant tous les autres

2) Tahca Ushte (John Fire Lame Deer – en français : Cerf Boiteux)

Un chapitre sur la sweat lodge dans De mémoire indienne. L'auteur était Sioux Minneconjou de la réserve de Rosebud (Sud Dakota). Il est mort en 1976. Il était chef et également medicine man et Holy Man.

Un autre auteur indien, Vine Deloria Junior dit, dans son ouvrage God is red (1973) que le livre de Tahka Ushte, De mémoire indienne, est un des livres majeurs concernant la religion amérindienne : "…il y a dans ce livre une sagesse que l'on trouve dans bien peu de livres traitant de religion..." (pages 51-52).

3) Archie Fire Lame Deer

Auteur de Le Cercle Sacré – Mémoires d’un homme-médecine.

Il était Sioux Minneconjou (Rosebud), fils de Tahca Ushte et successeur de son père dans les fonctions de medicine man et de chef. Il est mort en 2001.

 

B) Sources écrites non indiennes

1) Danielle Vazeilles

Ethnologue, professeur à Montpellier. A vécu et travaillé en tant qu'enseignante dans la réserve Lakota de Cheyenne River et a voyagé sur le terrain, c'est à dire dans les réserves sioux du Sud Dakota. A publié Le cercle et le Calumet.

2) Robert Jaulin

Ethnologue ("La mort Sara"). Dans ses "Notes d'ailleurs", il évoque brièvement la sweat lodge lakota.

 

Bibliographie

 

Hehaka Sapa : Les Rites Secrets des Indiens Sioux, Payot, Paris, 1975

Tahca Ushte : De Mémoire Indienne, Plon, Paris, 1985

Archie Fire Lame Deer : Le Cercle Sacré – Mémoires d’un homme-médecine, Albin Michel, Paris, 1995

Edward S. Curtis et T.C. MacLuhan : Pieds Nus sur la Terre Sacrée, Denoël, Paris, 1974

Vine Deloria Junior : God is Red, Dell Pubiching (USA), 1973

Danielle Vazeilles : Le Cercle et le Calumet, Privat, Toulouse, 1977 – Oiseau-Tonnerre et Femme Bisonne Blanche (s.l.n.d)

Robert Jaulin : Notes d’ailleurs, Bourgeois, Paris, 1980

Mircea Eliade : Le Sacré et le Profane, Gallimard, Paris, 1955 – La Nostalgie des Origines, Gallimard Paris, 1971

Ruth Beebe Hill : Hanta Yo – Une Saga Indienne (Roman), Julliard, Paris, 1981

 

Michel Nachez