Les Touaregs Chants Touaregs

Les Touaregs (qui sont aussi des Berbères) forment un peuple d'environ 1 million d'individus dont une minorité vit au Sahara central et la plus grande partie dans le Sahel, au Mali et au Niger. Leur langue est le Tamacheq (Tamajaq ou Tamajeq au Niger), un dialecte berbère, qui s'écrit traditionnellement en caractères tifinagh (ou tifinar). On peut indiféremment écrire "des Touaregs" ou "des Touareg", et dire "un Targui" ou "un Touareg". Eux-mêmes se disent des Kel Tamacheq, c’est-à-dire "Ceux qui parlent le Tamacheq".

Les Touaregs vivant dans les régions du Sahel, sédentarisés pour la plupart de longue date, pratiquent l’agriculture. Ils cultivent essentiellement le mil et le sorgho (gros mil). Leur artisanat, très riche et diversifié, a connu un essor particulier ces dernières années grâce notamment au développement du tourisme.

Le commerce caravanier, transitant à travers le désert du Sahara, a pratiquement disparu et l’activité économique principale demeure l’élevage. La gestion des rares pâturages nécessite des déplacements fréquents expliquant le nomadisme pastoral fréquemment pratiqué par les Touaregs

Les Touaregs forment des confédérations de petites ethnies. Les quatre confédérations du Sahara sont :

  • au nord celle des Ajjers, éleveurs de chèvres et de chameaux dans les vallées tassiliennes et en Libye ;
  • au centre, dans les vallées bien protégées de l’Atakor, celle des Kel Ahaggars : n'ayant plus les ressources de la razzia ni celles provenant des transports de sel et de mil, les Ahaggars tirent leurs revenus de leurs troupeaux et de l'exploitation des oasis qu'ils confient en métayage à des Noirs affranchis, les Harratines ;
  • au sud-ouest celle des Iforas, principalement éleveurs de moutons et commerçants;
  • au sud-est, dans l'Aïr, celle des Kel Ouis, éleveurs et commerçants de sel.

Les Touaregs, nomades et guerriers, forment une société hiérarchisée, dont on retrouve les différentes classes sous des noms divers au Sahara comme dans le Sahel.

  • Au sommet de cette société se trouvent les Imouchar-Imajeren, des nobles autrefois chargés des guerres et du pillage, vivant des redevances de leurs protégés et de l'élevage des chameaux.
  • Viennent immédiatement après les Ineslimen-Cheriffen, "Touaregs marabouts", lettrés en langue arabe et instruits en religion islamique, ils jouent souvent le rôle d'enseignants et de juges (quelquefois, cette classe n'existe pas, comme chez les Touareg Ahaggars).
  • La dernière classe est celle des Imraden, hommes libres mais vassaux et tributaires des nobles, à qui ils versaient jusqu’à il y a peu des redevances. Ils sont des kel oulli, "gens des chèvres", ainsi que les désigne la langue berbère : ils élèvent des moutons, des chèvres et quelques chameaux.

Actuellement, cette organisation sociale en castes tend à disparaître mais pas l'identité touarègue (temoust). Leur civilisation et leurs coutumes distinguent nettement les Touaregs d'autres peuples islamisés. Tandis que les femmes sortent à visage découvert, les hommes portent un long turban, le litham, qui, les protégeant des sables du désert, peut être aussi symbole de pudeur ou de dissimulation. Très attachés aux traditions berbères, ils recouvrent leur corps d'amulettes. Les Touareg sont dans l'ensemble peu arabisés. Ils sont monogames et la filiation s'établit par les femmes; l'enfant appartient à la tribu et à la classe sociale de sa mère. Une grande liberté semble exister entre les sexes et les réunions poétiques et musicales sont l'occasion de rapports très libres entre hommes et femmes.


Documents sonores

Les deux chants interprétés ici par une jeune femme touareg de Tahoua, au Niger, sont des chants d'amour où Allah est invoqué car il n'y a pas d'amour sans Dieu et il n'y a pas de Dieu sans amour.