Conférence de Dick Marty "Une certaine idée de la justice"

Événement passé
18 mars 2019
18h 20h
Salle des conférences, MISHA, Strasbourg

Le Laboratoire DynamE (UMR 7367) a le plaisir de vous inviter à la présentation du livre de Dick Marty  Une certaine idée de la justice.

Dick Marty est actuellement vice-président de l'Organisation mondiale contre la torture. Il a été chercheur à l'Institut Max-Planck de droit pénal international et de criminologie. Puis, successivement procureur général du canton du Tessin (Suisse) et député au Conseil des États suisse. Il a également été membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe de Strasbourg pour laquelle il a mené différentes enquêtes qui l'ont fait connaître sur la scène internationale. Il a été notamment rapporteur sur les prisons secrètes de la CIA en Europe, sur le trafic illicite d'organes humains au Kosovo et sur les listes noires du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'UE, parmi d'autres. Il a reçu de nombreux prix et des distinctions. Il est docteur honoris causa de l'Université de Genève

Modération: Geremia Cometti

De la plus grande saisie d'héroïne jamais réalisée en Suisse aux prisons secrètes de la CIA, du trafic d'organes au Kosovo à la situation des droits de l'homme en Tchétchénie. Le livre de Dick Marty n'est pas seulement le récit inédit du protagoniste de ces investigations souvent périlleuses, mais aussi une réflexion critique sur des sujets politiques controversés. Après en avoir été un acteur engagé et reconnu, Dick Marty soumet la politique de la drogue à une analyse serrée pour en constater les failles: le prohibitionnisme n'a non seulement pas réussi à empêcher la diffusion des stupéfiants, mais il a surtout contribué à produire l'un des phénomènes criminels les plus importants de tous les temps. Revenant sur les révélations de son rapport sur les agissements de la CIA - d'abord qualifiées par d'aucuns de fantaisistes, confirmées ensuite par une commission du Sénat américain et par la Cour européenne des droits de l'homme - Marty dénonce la complicité des démocraties occidentales qui ont trahi leurs valeurs et compromis l'efficacité de la lutte contre le terrorisme. Sur le Kosovo, le Moyen-Orient ou la Syrie, l'ancien magistrat exprime des points de vue qui s'éloignent de la pensée dominante. Il pose des questions dérangeantes au sujet de l'aide au développement et exprime de vives inquiétudes pour l'indépendance du CICR. C'est aussi l'histoire de rencontres avec des délinquants, des victimes, des chefs d'État, et surtout avec des hommes et des femmes qui prennent de grands risques pour défendre les droits d'autrui. Il dédie l'ailleurs son livre à Jobelle, une fillette enfermée dans une cage d'un centre de détention à Manile.